Jeunes Autochtones à Montréal/Tiohtiá:ke : espaces sociaux et autochtonisation de la ville

montreal

8 octobre 2019
Cette étude de cas vise à faire émerger les cartographies narratives des différents espaces (sociaux, politiques, culturelles, numériques, physiques, etc.) des jeunes de la communauté autochtone de Montréal/Tiohtiá:ke. Ces espaces sont compris comme étant d’abord relationnels. L’objectif est de comprendre comment les jeunes s’approprient l’espace montréalais et comment ils et elles le perçoivent, le vivent, le pratiquent et le transforment en créant des territoires à la fois physiques et symboliques.

Plusieurs organismes autochtones revendiquent une autochtonisation de Montréal ; l’administration municipale s’est elle-même engagée dans une stratégie de Réconciliation. Pour Joyce Green, qui figure parmi les premières à avoir utilisé le terme, l’autochtonisation implique que la place des Autochtones se reflète dans les processus, les institutions et les espaces à travers la représentation des « aspirations, symboles et pratiques des Autochtones » (Green 2004 : 16). La division coloniale de l’espace empêche(ait) les Autochtones d’avoir une place dans le projet national canadien, ainsi que sur la vaste majorité de son territoire, en imposant une séparation entre espaces « blancs » et espaces « indiens » maintenue par des catégories identitaires séparées par des frontières autant physiques que symboliques (Wilson et Peters 2005, Razack 2002). Les espaces autochtones ont été colonisés et structurés par des représentations spatialisées les positionnant loin des espaces urbains (Tomiak 2017, Peters et Andersen 2013, Comat 2012, Kermoal et Lévesque 2010), au point où cette marginalisation se reproduit à l’intérieur des villes (Porter et Yiftachel 2017).

Ce contexte questionne la place qu’occupent aujourd’hui les Autochtones à Montréal, malgré des ouvertures perceptibles de l’espace public, tant au niveau médiatique que politique. Cette étude de cas adopte une posture décoloniale pour poser un regard critique sur les recompositions sociospatiales et politiques actuelles. Elle interroge la relation entre les jeunes autochtones et l’espace montréalais, une relation qui sera saisie à travers l’appréhension de leurs espaces sociaux et des territoires qu’ils et elles créent et habitent. Elle vise à faire émerger les cartographies narratives des différents espaces (sociaux, politiques, culturelles, numériques, physiques, etc.) des jeunes de la communauté autochtone de Montréal/Tiohtiá:ke. Nous cherchons à comprendre comment les jeunes s’approprient l’espace montréalais et comment ils et elles le perçoivent, le vivent, le pratiquent et le transforment en créant des territoires à la fois physiques et symboliques. Cette recherche permettra d’identifier les lieux, les pratiques, les relations, les discours et les représentations liés aux expériences urbaines des jeunes autochtones. Nous nous demanderons où sont les jeunes autochtones à Montréal, s’ils et elles y ont une place et, si oui, laquelle. Avoir une place signifie disposer d’un espace propre et participer à des relations sociales et politiques reconnaissant cet espace propre (Lussault 2009). Cette recherche nous informera ainsi sur des processus d’inclusion/exclusion et de territorialisation. Nous verrons comment les jeunes autochtones participent quotidiennement au récit de la ville et à sa transformation.

Cette étude utilise des approches éthiques et méthodologiques dites « autochtones », de même qu’une mobilisation des connaissances qui place les participants et participantes au cœur de la création de nouvelles connaissances les concernant. À l’aide d’entretiens narratifs, de trajets commentés, de cartes mentales et de cercles de partage, nous élaborerons une cartographie narrative relationnelle des espaces sociaux de ces jeunes autochtones montréalais(e)s. Les cartes narratives créées par les jeunes à partir de leurs récits et expériences individuelles et collectives, participeront à la décolonisation de la recherche et des espaces autochtones. Elles soutiendront les jeunes dans leur réclamation de lieux et de territoires, tout en dégageant un espace de co-création collective de savoirs. Les participants et participantes seront impliqué(e)s dans toutes les étapes de la recherche. Nous travaillons aussi en collaboration avec des organisations autochtones de la ville, afin de nous assurer que les résultats servent la communauté autochtone et soient partagés et diffusés dans cette communauté.

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