2012 et 2022, pas le même combat

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28 février 2022

Une quinzaine de membres de TRYSPACES de Montréal ont co-rédigé et signé une lettre ouverte parue dans le journal Le Devoir le samedi 26 février dernier, portant sur les espaces de contestation et de mobilisation de la jeunesse. Ce texte dresse un portrait comparatif entre les réalités de 2012 lors de la grève étudiante au Québec et du printemps érable, et celle de 2022, à la sortie de deux ans marqués d’une pandémie mondiale et de confinements répétés. Une comparaison sur la santé de nos projets collectifs qui donne froid dans le dos.

Texte intégral à lire ici.

Extrait: «

2012. Nous sommes 200 000 dans la rue. Le gouvernement a décidé qu’il était maintenant illégal de manifester. La foule est multicolore et rouge de passion. On marche, et on ne recule pas, même devant le mur antiémeute qui nous prend en souricière dans une ville qui ne veut plus nous voir debout. Nos médias sociaux nous permettent de relier cette lutte à toutes celles qui secouent les grandes villes du monde depuis un an : les printemps arabes, Athènes, Londres, Santiago, au Chili, Madrid… Nous sommes les bêtes féroces de l’espoir.

Nous sommes la jeunesse qui goûte à l’érable dans une chaudière bouillante, qui développe sa formation terrain à la citoyenneté et qui découvre le goût du poivre de Cayenne. Nous agissons pour notre rêve d’un Québec qui a l’éducation gratuite et l’émancipation des esprits tatouées sur le cœur.

2022. Nous sommes des millions à la maison. C’est le printemps, en silence. Nous vivons dans l’angoisse d’un retour du couvre-feu, dans l’angoisse de faire un mouvement illégal, dans l’angoisse de poser des gestes subversifs sans même le savoir, dans l’angoisse de nous rassembler, dans l’angoisse d’une solitude, dans l’angoisse d’une crise du collectif, dans l’angoisse et la fatigue de nous prononcer et de débattre, dans l’angoisse d’être associés à la mauvaise cause. Les écrans écrasent nos quotidiens et la surdose numérique crée décalages et clivages dans une société fragilisée.»

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