Travailleurs du sexe masculin dans la rue

mexico

11 avril 2018
Dans la Zona Rosa, les travailleurs du sexe sont invisibles pour ceux qui ne connaissent pas les codes du langage corporel. Comment cette (in)visibilité est-elle régulée ? Comment ces jeunes prostitués articulent-ils l’espace public virtuel (lieux de rencontre) et l’espace physique ?

La Zona Rosa est un quartier central connu pour ses espaces d’homo-socialisation. Située tout près du centre historique, du corridor de l’élite appelé reforma, c’est un lieu visité par beaucoup de touristes et de gens du coin. C’est le cœur de « l’identité gay » du Mexique. C’est aussi un espace pour le travail du sexe masculin dans la rue. Cependant, la plupart des travailleurs du sexe masculins ne s’identifient pas comme homosexuels, mais ils ont tendance à s’identifier comme des hommes.

Comment les professionnel(le)s du sexe masculin(le)s régulent-ils leur travail ? comment jouent-ils avec leur (in)visibilité, comment définissent-ils et représentent-ils leur masculinité ? Comment leur travail a-t-il évolué avec l’utilisation croissante des plateformes en ligne ou numériques ? Quelle est la relation entre la rue, le web, les bars et les hôtels ? Pour la plupart des travailleurs du sexe masculins considérés comme âgés à l’âge de 30 ans, comment comprennent-ils les jeunes dans ce contexte ?

 


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 Transcript

 

« La géographie est vraiment le reflet des phénomènes dans lesquels l’être humain est impliqué, et la façon dont ces phénomènes humains interagissent avec l’environnement, c’est ce que nous appelons l’espace géographique. Il faudrait alors supposer que l’être humain, dans son devenir, présente des similitudes et des diversités selon les circonstances de l’espace social dans lequel il vit.

Par conséquent, je crois que cette réflexion sur le travail du sexe masculin est très intéressante pour TRYSPACES au sein de la géographie, car elle nous permettra de réfléchir sur l’interaction sexuelle commerciale des individus basée sur les circonstances entourant la sexualité elle-même, en lien avec les normes de la ville de Mexico, avec la tradition sociale et les habitudes de la population, et dans quelle mesure cette question sociale et culturelle conditionne certains comportements ou non, facilite ou limite ceux-ci. Ainsi, une étude de la sexualité et du commerce du sexe masculin, car elle implique de connaître la complexité des différentes interactions qui limitent ou favorisent cette dynamique dans l’espace.

Une question très intéressante pour ce projet serait de savoir si ces jeunes qui utilisent cet espace public, d’une façon ou d’une autre, le transgressent ou non dans la mesure où l’exercice de leur travail est le plus discret possible, en essayant de ne pas faire intrusion dans cet environnement (le travail sexuel se fait finalement la nuit, et très tard). Il existe un code des contrats entre les parties contractantes et entre les soumissionnaires, qui, d’une certaine manière, est essentiellement géré par les personnages qui y participent. Une question très intéressante dans le cadre de l’enquête serait : jusqu’où va la transgression ?

Une autre question intéressante dans ce projet est celle de la définition d’un espace public : l’espace public reste-t-il uniquement le reflet de la rue ou implique-t-il aussi d’autres sphères, comme la question virtuelle, comme Internet ? Et la question est de savoir si le commerce et le commerce du sexe ont diminué ?

Le concept de lieu permet de comprendre l’espace en termes d’émotions, soit les sentiments que les individus attribuent à cet espace en fonction de leurs expériences. En fin de compte, de nombreux éléments des relations de pouvoir sont en jeu ici, comme l’argent, le corps et la jeunesse. Ce type de circonstances détermine donc les relations entre deux hommes.

Je crois que faire connaître ce type de phénomènes nous permet de souligner la diversité propre à la société et les libertés recherchées. Ainsi, tout comme il y a des espaces pour le divertissement, il y a aussi des espaces pour la sexualité. C’est pourquoi je crois qu’en tant que société, nous devrions nous préparer à nous ouvrir à différentes formes d’interaction sexuelle, à condition qu’il y ait un consensus entre les parties concernées ».


Pour consulter la fiche synthèse de cette étude de cas pour l’année 2018 (langue originale en espagnol, disponible en anglais).